TW: M0rt , suic*de.
Texte écrit en 2009.
Elle passa sa vie à attendre, mais elle ne savait ni quoi, ni qui.
Et elle n’était pas très douée avec les autres.
Elle se faisait un point d’honneur à toujours tout faire du mieux qu’elle pouvait, une pression invisible l’y obligeait et ne la quittait jamais.
Elle se sentait toujours seule, incomprise et déçue.
Sa vie, elle la vivait en rêve, elle aimait s’imaginer ce que pourrait être sa vie ailleurs, en un autre temps.
Mais un jour elle en eut marre d’attendre, elle se sentait prête à faire en sorte que ce dont elle rêvait lui arrive.
Elle commença alors à se faire des amis, à sortir et rencontra des hommes.
Tous n’étaient pas forcément bien intentionnés mais sa décision était prise, elle ne vivrait plus dans sa tête et se consacrerait aux autres à défaut qu’ils se consacrent à elle.
C’est ce qu’elle fit et tout le monde en était heureux, personne ne trouvait que l’échange n’en était pas un, que la relation n’avait aucun équilibre.
Elle resta ainsi un certain temps, puis un jour demanda de l’aide à un de ses amis.
Mais son ami ne comprit pas pourquoi elle n’allait pas bien et ne se soucia pas vraiment de ce qu’elle avait à dire, il voulait seulement qu’elle l’aide à séduire sa prochaine petite amie.
Puisqu’elle avait toujours tout fait pour les autres, il devait continuer à en être ainsi, alors elle ravala sa tristesse et l’aida.
Alors quand ça n’allait pas bien, au lieu d’en parler, elle pleurait, seule, en silence et à chaudes larmes.
Et une fois qu’elle n’avait plus de larmes, elle recommençait à s’occuper de tout le monde.
Mais au fond elle éprouvait une fatigue intense dont elle n’arrivait pas à déterminer la cause, ni à se débarrasser.
Et personne, même pas elle, ne se rendait compte de ce qu’elle vivait, ressentait, de sa souffrance.
Au détour d’une déception de plus, elle réalisa qu’elle était la seule à ne pas être heureuse dans le conte de fées qu’elle avait créé.
Et au lieu d’en parler, elle continua à pleurer, mais elle pleurait tous les jours, se coupa de tous – qui ne pouvaient pas comprendre ce qu’il se passait – et quand elle fût fatiguée de pleurer, le peu de vie qu’il lui restait lui soufflait d’arrêter là, de stopper le conte de fées et de tuer la sorcière…
Ce qu’elle fit en se jetant dans la rivière, elle ne savait pas nager et se dit que ça ne serait pas long.
Elle sombra rapidement.
Quand on la retrouva, elle souriait…
Ses amis vinrent tous à son enterrement et pleurèrent à sa place, enfin.
Ils comprenaient enfin qu’ils avaient trop compter sur elle, qu’elle ne pouvait pas porter le monde sur ses épaules.
Certains se disaient que c’était un peu de sa faute, qu’elle n’était jamais venue les trouver, elle avait choisi la mauvaise personne pour se confier, la seule fois qu’elle en avait eu besoin mais au fond ils la regrettaient tous.
Mais dans la Mort, elle retrouva sa place dans le cœur de ses amis et une place dans leur inquiétude.
Ils se sentaient tous sans exceptions, coupables.
Et cette culpabilité fût le prix à payer pour leur aveuglement et sa mort et ils la garderaient longtemps…